Vous êtes-vous déjà demandé comment vos émotions et vos pensées affectent réellement votre corps ?
Dans notre vie quotidienne trépidante, il est fréquent de sous-estimer ses états intérieurs, trop pris dans une charge mentale aveuglante.
Pourtant, la science confirme aujourd’hui un lien indissociable entre les émotions, positives ou difficiles, et notre état de santé global.
Je parle d’émotions difficiles, car bien souvent on les qualifie d’émotions « négatives », ce qui peut être une erreur. Nos émotions sont comme un kit de survie. Elles permettent, en théorie, de réagir et de s’adapter face aux situations qui arrivent régulièrement.
Or il est important, à mon sens, de les considérer comme des signaux, véritables messages importants à savoir écouter, même si leur ressenti est désagréable ou inconfortable.
Au final, ce n’est pas l’émotion elle-même qui est « mauvaise », mais c’est surtout sa mauvaise gestion ou son ignorance prolongée qui peut avoir des conséquences néfastes et durables sur notre organisme.
Apprendre à les décoder, c’est se donner les moyens de mieux répondre à leurs messages.
L’impact des émotions difficiles et de l’anxiété sur la santé
Lorsque nous nous laissons submerger par des états émotionnels difficiles comme la colère, la tristesse ou l’anxiété notre corps se met en état d’alerte. Ce n’est pas un simple ressenti psychologique.
Ces états émotionnels déclenchent une cascade de réactions physiologiques complexes, un héritage de notre mécanisme de survie ancestral face au danger.
Or, lorsque ces émotions deviennent chroniques, ce système de « combat ou fuite » reste activé en permanence, épuisant nos ressources et affaiblissant notre capacité à rebondir.
L’anxiété, en particulier, exerce une forte tension sur notre système nerveux autonome, appelé aussi système nerveux sympathique, responsable de la réaction au stress : afflux sanguin, oxygénation et apport d’énergie vers le cœur et les muscles, tout en diminuant les autres fonctions « non essentielles ».
Il a été prouvé que l’anxiété a des répercussions concrètes et dommageables sur plusieurs aspects de notre santé :
- Diminution de nos fonctions immunitaires qui servent de base à nous défendre contre des agents dits pathogènes tels que les bactéries, les champignons, les parasites, les virus…
- Augmentation de la vulnérabilité aux infections virales: rhume, grippe, herpès, …
- Altération de la mémoire en affectant directement notre cerveau, plus précisément l’hippocampe, région clé intervenant dans le processus de mémorisation.
- Augmentation des effets cardio-vasculaires, notamment l’hypertension et les maladies coronariennes…
Au-delà de l’anxiété, la tristesse prolongée peut également avoir des effets délétères. Elle est souvent associée à une baisse d’énergie, une diminution de la motivation et peut, dans certains cas, ralentir, voire limiter les processus de guérison physique.
Une tristesse non exprimée ou mal gérée peut même impacter le système digestif et le sommeil.
Quant à la colère, elle provoque des tensions musculaires et des poussées d’hormones de stress qui ont des effets particulièrement néfastes sur le système cardio-vasculaire, augmentant le risque d’accidents cardiaques aigus.
Prendre soin de vous grâce à la conscience émotionnelle
La bonne nouvelle est que nous ne sommes pas impuissants face à ces mécanismes. Développer notre intelligence émotionnelle et apprendre à gérer nos émotions difficiles est une compétence qui s’acquiert et qui peut transformer notre santé.
Savoir identifier ses états émotionnels difficiles est la première étape, fondamentale, pour mieux prendre soin de sa santé. Il s’agit de devenir un observateur attentif de soi-même, sans jugement.
Une fois les états émotionnels identifiés, la capacité à les exprimer est tout aussi cruciale.
Confier sa tristesse, ses soucis, ses peurs ou sa colère à une personne bienveillante peut être une aide considérable pour un mieux-être durable.
En effet, verbaliser vous permettra de décharger le poids émotionnel contenu, de vous sentir compris et moins seul.e face à ce que vous pouvez traverser. C’est un acte de courage et de vulnérabilité qui renforce les liens et allège le fardeau.
Voici un petit protocole qui peut vous aider à mieux gérer vos émotions :
- Identifiez les premiers signes corporels des émotions difficiles face à une situation vécue
- Votre respiration qui s’accélère, votre cœur qui tape plus fort, une sensation d’oppression avec un fort agacement …
- Expliquez-les à une personne qui écoute avec bienveillance, vous offrant un véritable soutien émotionnel. En effet, verbaliser vous permettra de décharger le poids émotionnel, de vous sentir compris.e et moins seul.e face à ce que vous pouvez traverser.
Il peut s’agir :
- D’un ami, d’une personne de votre entourage familial qui ne cherchera pas à minimiser ou à juger vos sentiments.
- D’une personne spécialisée dans l’accompagnement (coach de vie, psychopraticien)
- D’un psychothérapeute (psychologue ou psychiatre) qui peut offrir un cadre de soutien plus profond pour travailler sur des traumatismes ou des problématiques émotionnelles plus complexes.
- Tentez d’assouplir vos « croyances » qui surgissent spontanément dans votre esprit.
Ces schémas de pensées automatiques que nous avons construits au fil de nos expériences, peuvent nous enfermer dans des boucles émotionnelles négatives. En les remettant en question, nous ouvrons la porte à de nouvelles perspectives et à un apaisement.
Cherchez plutôt une explication plus positive, neutre ou simplement différente par rapport à la situation vécue pour vous sentir plus apaisé.
- Par exemple :
- « Ce bus est en retard, je ne vais pas arriver à l’heure, mon patron va être furieux, ma carrière sera fichue ! » à remplacer par « Ce bus est en retard car à cause des nombreux travaux il ne peut pas bien circuler.
Ce n’est pas de ma faute. Je vais prévenir mon contact immédiatement. »
- Vous pourrez aussi décider de changer de mode de transport, quitte à marcher pour défouler votre énergie.
- Ou bien vous pourrez considérer ce temps d’attente comme un temps de « repos » où vous tenterez de respirer pour calmer votre colère ou votre anxiété.
- Vous ressentirez l’action choisie ou cette décision révisée et observerez les changements bénéfiques que cela procurera en vous. Cela peut renforcer votre capacité à agir et à vous apaiser.
Ce protocole est un excellent point de départ, mais la gestion des émotions est un cheminement continu. Au-delà de cette première approche, il est intéressant de cultiver une forme de « résilience émotionnelle » au quotidien….
N’hésitez pas à échanger avec moi si ce sujet vous intéresse et que vous souhaitez explorer d’autres facettes de la gestion émotionnelle pour mieux gérer votre charge mentale.