« La Casita » : vers la résilience, étage par étage

Au fil de mes lectures sur la Résilience, j’ai été particulièrement touchée par la Casita : métaphore de la « maisonnette », modèle proposé par le sociologue Stefan Vanistendael.

Bien que de nombreuses définitions de la Résilience existent, je ne vais pas toutes les citer ici. Je reprends directement celle donnée par l’auteur du modèle. Stefan Vanistendael la décrit comme « la capacité de personnes ou groupes de personnes à se développer positivement en présence de très grandes difficultés ».

La Casita symbolise les composantes de la résilience individuelle aux travers de ses différents étages. Partons à leur découverte du sol au grenier :

  • Le sol: Il symbolise la satisfaction des besoins fondamentaux de l’enfant, essentiels à son développement. On y distingue les besoins physiologiques (comme l’alimentation) ainsi que les besoins de sécurité (se protéger et se sentir protégé). Ce socle fait penser aux deux premiers niveaux décrits par Maslow en 1954 comme des aspirations primaires, indispensables pour évoluer et avancer dans la vie.
  • Les fondations : elles sont représentées par la confiance en soi acquise grâce à son environnement familial, premier système dans lequel l’enfant va grandir. Cela peut faire à mon sens écho avec les théories de l’attachement.Grâce à cette confiance l’enfant peut explorer son « univers » et nourrir des liens stables et solides dans sa future vie adulte.
  • Le jardin: il matérialise les différents contacts sociaux que l’individu peut établir autour de lui avec son cercle élargi : voisins, amis, proches de la famille…Ce réseau de liens est essentiel pour renforcer son sentiment d’appartenance et son estime de soi. Tel un jardin il est en perpétuel évolution, « changeant au gré des saisons ». Il démontre aussi à quel point en tant qu’individus profondément sociaux nous avons besoin des autres pour évoluer. La résilience n’est jamais un chemin que l’on peut mener seul.
  • Le Rez-de-Chaussée: il incarne la capacité de construire du sens et de la cohérence dans sa vie. Cette « construction » ne va être possible que si les fondations sont suffisamment solides et bien établies.
  • Le 1er étage : il correspond à différentes facettes du sujet : son estime de soi, ses aptitudes et compétences (notamment les compétences psychosociales : cognitives et émotionnelles), ses capacités créatives incluant l’écriture et l’humour.
  • Le grenier. Au sommet de la Casita il représente les nouvelles expériences qu’une personne peut vivre à tout âge et qui lui permet de développer d’autres compétences : organisation, résolutions de conflits.

J’aime ce modèle car il montre l’importance des « fondations » pour toute existence, tout en mettant en lumière l’évolution possible à tous les âges de la vie, grâce aux liens avec ceux qui nous entourent. La Casita est un modèle vivant et dynamique à mes yeux qui peut aider à comprendre d’où l’on vient et aussi le champ des possibles à venir.

Les différents étages de la Casita invitent à réfléchir à son histoire personnelle. Réaliser ce cheminement en étant accompagné(e) est une aide précieuse pour la consolider et avancer plus sereinement dans sa vie.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Voici les sources qui ont nourri cet article

  • La résilience – Serge Tisseron – Que sais-je, 8ème édition 2024
  • La résilience : le réalisme de l’espérance (2005) – Chapitre « Une pédagogie fondée sur le respect de l’enfant et le dialogue : la contribution de la résilience – par Jean Van Gils »