L’anxiété, et si on clarifiait cette notion ….(épisode 3/3)
Pour écouter voici le lien vers Spotify (il vous faudra un compte) : https://creators.spotify.com/pod/show/nath763/episodes/Lanxit–et-si-on-clarifiait-cette-notion—pisode-33-e2svnn3
ou bien sur ma chaîne Youtube : https://youtu.be/bbYDVbojGTg
Ce troisième épisode est dédié à la clarification et à l’identification de l’anxiété. Souvent confondu avec l’angoisse il me semblait intéressant d’essayer d’en faire une distinction ! Alors si vous souhaitez en savoir plus sur ce qu’elle l’anxiété, un état anxieux, un élément anxiogène, je vous invite à écoute cet épisode !
Une définition de l’anxiété …
Anxiété vient du latin anxietas, dérivé d’ango voulant dire « serré », pouvant donner l’image du « cœur qui se serre »
Si on devait définir l’anxiété de façon simplifiée, on pourrait dire qu’il s’agit d’un état affectif caractérisé par un sentiment profond d’insécurité. Le terme d’anxiété est très fréquemment utilisé de façon confuse avec le terme d’angoisse, et en réalité il n’est pas évident de les distinguer si facilement.
Cette confusion se retrouve d’ailleurs en anglais où le terme d’anxiety est utilisé pour décrire à la fois l’anxiété et l’angoisse !
D’un point de vue psychanalytique l’anxiété va se distinguer de l’angoisse par une absence de trouble d’allure somatique à savoir les sueurs, nausées, spasmes, vertiges que j’ai pu décrire dans le précédent épisode …
Pour autant quand on parle d’anxiété il faut la relier à la notion d’une inquiétude très intense qui prend racine dans la peur, avec une fonction de survie propre à l’humain : la lutte ou la fuite associée à des signes d’agitation, d’idées envahissantes ou de ruminations, d’oppression, d’irritabilité, de changement de comportement alimentaire, de troubles du sommeil…
On utilisera le terme anxiogène pour décrire toute situation, tout objet favorisant l’apparition ou l’exagération d’un état anxieux ou angoissé. Il pourra s’agir d’un examen à passer qui serait anxiogène mais aussi d’une peur associée à la rencontre avec une personne crainte.
Je vous invite à écouter le précédent épisode dédié à l’angoisse pour clarifier l’angoisse par rapport à l’anxiété : L’anxiété, l’angoisse, le stress : sachez reconnaître vos modes de survie… (2/3) – psyhypnocoach
Les 3 formes notables d’anxiété …
Dans cette partie je ne rentrerai pas dans une description détaillée des classifications décrivant précisément les troubles anxieux incluant, par exemple, le trouble panique, le trouble anxieux généralisé ou encore le trouble anxieux de séparation car ils sont vastes et complexes à aborder dans un simple épisode de podcast.
Pour autant on pourrait décrire l’anxiété selon 3 grandes formes que sont
- L’anxiété d’objet
- L’anxiété fondamentale ou attente anxieuse
- Et l’anxiété de l’inconscient
Pour commencer, si on devait définir l’anxiété d’objet on pourrait dire qu’il s’agit d’une anxiété vécue par rapport à un fait, un événement précis.
Elle relève d’une perception faussée, démesurément « agrandie » par rapport à la réalité. On pourrait dire que c’est se faire « tout un monde » d’une situation qui pourrait paraitre banale aux yeux d’un autre. Elle est au final assez courante et sert de fonction de protection, de survie.
Cette anxiété va apparaitre et disparaitre en lien avec les objets choisis. Ainsi par exemple la peur de passer un examen ou de rencontrer une personne disparaitra une fois l’événement passé !
Parlons à présent de l’anxiété fondamentale, appelée aussi attente anxieuse. Elle est constitutive d’un sujet. Elle est plus profonde et va déborder la normalité dans la logique de « norme » sociétale.
Elle se caractérise par une tendance à l’attente systématique d’un malheur qui pourrait arriver dans n’importe quelle situation.
Elle n’est plus associée à un objet propre qui permettrait de la dépasser une fois cet objet disparu, mais elle appartient au mode de perception de l’individu, à sa façon de voir les choses.
Elle peut se révéler être un terreau pour des crises d’angoisse accompagnées de symptômes.
Pour finir, parlons de l’anxiété de l’inconscient. Ce terme correspond à ce que Freud, père de la psychanalyse, appelait des affects refoulés.
Le refoulement est une défense humaine visant à maintenir loin de la conscience des représentations (images, pensées, souvenirs), des états affectifs dérangeants, inacceptables pour le sujet.
Cette anxiété est ainsi l’expression d’un trouble inconscient dont l’accompagnement thérapeutique visera à en comprendre l’origine. L’objet apparent de l’anxiété n’est qu’un faux objet sur lequel le sujet a fixé cet état affectif dérangeant pour le mettre à distance. C’est le cas de nombreuses phobies.
Différents seuils d’anxiété et une influence environnementale
Différentes façons de décrire l’anxiété peuvent être en lien avec le seuil d’anxiété c’est-à-dire l’intensité et la fréquence vécue par le sujet.
On pourra ainsi évoquer une anxiété simple ou épisodique par rapport à une anxiété plus fondamentale, quasi constante ou en tous les cas très fréquente.
Différentes origines ont pu être étudiées concernant la source de cette anxiété. En voici quelques exemples, il peut s’agir :
- D’une émotivité, d’une plus grande sensibilité émotionnelle propre au sujet, dans sa constitution, dans ce qu’il est.
- D’une influence psycho-familiale avec des familles générant et transmettant davantage d’anxiété par contact avec leurs enfants.
- D’une influence génétique avec des familles ayant des antécédents majeurs d’anxiété.
- Mais aussi de possibles expressions psychosomatiques. Ainsi quand le sujet ne peut pas exprimer ce qui l’angoisse profondément, c’est son corps qui va le faire
- L’anxiété peut aussi être en lien avec des prises de médicaments, des toxiques / drogues ou bien des substances à effet anxiogène (telle la caféine)
Une anxiété qui peut néanmoins avoir des effets positifs
Si un seuil et une fréquence élevée d’anxiété peuvent avoir des effets négatifs sur un individu sur le moyen et long terme, n’oublions pas que des études ont démontré un lien positif entre un certain niveau d’anxiété et la performance dans le quotidien.
Ainsi, par exemple, avec une certaine appréhension d’un examen à préparer et à passer la performance pourra être davantage au rendez-vous si l’individu est « normalement » anxieux, que s’il est trop détendu car pas assez motivé par rapport à la tâche à accomplir.
Rappelons-nous qu’en réalité tout est une question de dosage, d’équilibre. Un peu d’anxiété peut ainsi être bénéfique dans la réalisation de tâches démontrant une implication, un intérêt, un réel investissement pour l’événement anxiogène, quand trop peu d’anxiété ne serait pas moteur dans l’existence.
J’espère que ces 3 épisodes vous auront aidé à y voir plus clair entre ce que sont le stress, l’angoisse et l’anxiété.
N’hésitez pas à m’envoyer vos commentaires et à me contacter si vous voulez en échanger avec moi ! Je vous retrouve le mois prochain avec une nouvelle thématique !
Et d’ici là, prenez-soin de vous !