Comprenez et agissez sur votre stress…Episode 1/3
Pour écouter voici le lien vers Spotify (il vous faudra un compte) : https://podcasters.spotify.com/pod/show/nath763/episodes/Comprenez-et-agissez-sur-votre-stress-e2qhdvh
ou bien sur ma chaîne Youtube :
« Je me sens mal », « je suis stressé(e) », « je suis angoissé(e) », « je suis anxieux(se) » voici de nombreuses phrases qu’on peut tous prononcer à un moment de notre existence !
Mais savez-vous réellement la différence qui existe entre ces différents mots que sont le stress, l’angoisse et l’anxiété ?
Ces thématiques étant riches, je vous propose de leur consacrer les trois prochains podcasts.
Je traiterai ce mois-ci la notion du stress.
Si ces thématiques vous intéressent, si vous voulez mieux comprendre vos états alors suivez-moi au travers de ces épisodes.
Le stress, un phénomène physiologique propre au vivant
Même si ce terme peut être utilisé à tort et à travers dans notre société, il est en premier lieu une réaction normale et physiologique de notre organisme.
C’est l’endocrinologue hongrois Hans Selye qui a inventé ce concept et l’a décrit en 1956 dans son ouvrage « The Stress of Life » (McGraw-Hill Education, 1984)
Il l’a défini comme l’ensemble des moyens physiologiques et psychologiques mis en œuvre par une personne pour s’adapter à un événement donné.
Cet événement, que j’appellerai stimulus ou élément stresseur, vient donc de l’extérieur et oblige l’individu à s’adapter à ce qu’il reçoit, pour supporter les conséquences provoquées par cette interaction.
Selon Selye, le stress ou « syndrome général d’adaptation » comporte 3 grandes phases consécutives
En tout premier lieu apparait la phase d’alarme, que j’appellerai « choc », qui va provoquer une libération brutale des fameuses hormones du stress : l’adrénaline et la noradrénaline.
Imaginez qu’au cours d’une réunion ou d’un séminaire, on vous demande de prendre la parole en public alors que vous n’étiez pas du tout prévenu(e) de cette intervention.
Des signes physiques peuvent apparaitre selon votre état d’alarme à savoir une augmentation de votre fréquence cardiaque, de votre fréquence pulmonaire avec une montée de votre tension artérielle.
Ceci est une réaction normale qui au fond vous prépare soit à « fuir » à toute jambe soit à affronter avec courage cette foule à laquelle vous allez être exposé(e)
Va ensuite apparaitre une phase dite de réaction ou de résistance dont l’objectif est de maintenir votre équilibre face à cette stimulation qui persiste dans le temps. Des glucocorticoïdes vont permettre d’apporter du sucre au corps pour fournir de l’énergie aux muscles, au cerveau, au corps de façon plus généralisée. En fonction du niveau de stress vécu il va y avoir une régulation de la quantité d’hormones produites.
Si on vous sollicite trop régulièrement sans vous laisser de phase de repos, votre organisme va ainsi s’adapter.
Vous pouvez l’observer au travers de comportements. Lors de phases intenses de travail vous pouvez avoir davantage envie de manger des aliments sucrés et gras, d’être plus irritables, d’avoir des difficultés à vous endormir ou à dormir, à vous concentrer davantage. Chaque individu est singulier et les réactions seront propres à chacun, mais il est important d’observer ces changements de fonctionnement comme des signes à ne pas négliger.
Car en effet lorsque la dernière phase dite d’épuisement survient, il est déjà trop tard : les capacités de l’organisme sont alors débordées et vous pouvez vous situer dans une zone de forte vulnérabilité, avec l’apparition de pathologies diverses.
Le stress, des états différents propres à chacun
Chaque individu, de par ses expériences de vie et de par son système, c’est-à-dire son environnement familial, puis progressivement son cercle élargi (ses amis, ses collègues, son couple, sa famille en devenir…) va réagir de façon très différente au stress.
Nous sommes des êtres bio-psycho-sociaux c’est-à-dire que
- D’une part, notre corps, notre fonctionnement biologique et physiologique, et notre psyché, c’est-à-dire notre esprit, sont intimement liés
- Et d’autre part, nous évoluons en fonction de nos expériences vécues, avec ceux qui nous entourent, dans notre présent, et par rapport à ceux qui nous ont entouré depuis notre toute première enfance.
En ce sens chacun a pu développer des ressources propres qu’il est important d’identifier au travers de ses expériences passées pour comprendre comment, aujourd’hui, chacun peut réagir au stress environnant au travers de possibles crises ou changements de vie, de pression sociale, d’environnement professionnel.
C’est grâce à une meilleure connaissance de soi que tout un chacun est en capacité de mettre en œuvre des outils pour essayer de réguler son stress.
Le travail lors d’un accompagnement est une aide précieuse pour pouvoir mener cette identification en profondeur et de façon totalement personnalisée, dans ses différents domaines de vie (personnel, familial, professionnel)
Le coping ou « faire face », une stratégie d’adaptation possiblement efficace face au stress
On doit le terme de coping au psychologue Américain Richard Lazarus qui l’a élaboré en 1978.
Le coping est une stratégie consciente qu’il a défini comme étant « l’ensemble des efforts cognitifs » – c’est-à-dire de pensée- et « comportementaux destinés à maitriser, réduire ou tolérer les exigences internes ou externes qui menacent ou dépassent les ressources d’un individu » (source – article concept de coping L.Paulhan- – L’année psychologique – 1992)
Ainsi au travers du coping il peut être question de processus de pensée ou bien d’activités menées pour mieux gérer le stress menaçant.
Voici quelques exemples de stratégie de coping que vous pouvez rencontrer dans votre vie quotidienne :
- Au niveau cognitif: à l’aide d’un carnet dresser une liste de « pour » ou « contre », ramener les choses aux faits, s’organiser une « to do list » pour prioriser et faire baisser le stress d’une situation, savoir reconnaitre ses réussites personnelles et/ ou professionnelles …
- Au niveau physique: adopter une hygiène de vie régulière, pratiquer de la respiration consciente, prendre soin de ses nuits et de son assiette, pratiquer de la méditation ou du yoga, marcher dans la Nature…
- Au niveau social: apprendre à dire non et à mettre des limites, participer à des événements sociaux, passer du temps avec des ami(e)s…
Bien évidemment tous ces moyens ne sont pas exhaustifs et seront à adapter à votre mode de vie. Savoir reconnaitre que vous vivez des moments de stress qui vous bloquent est déjà une première étape. Si vous souhaitez être accompagné(e) dans sa régulation, contactez-moi.
Je vous retrouve le mois prochain pour parler d’angoisse…D’ici là prenez soin de vous !